Serge Parienti

Nous l’avons tous vu et vécu, au cœur de nos territoires, plus que jamais durant deux mois : le commerce est ce qu’il reste de vitalité dans nos rues et dans nos villages lorsque nos vies se replient face à l’inattendu, aux craintes et aux incertitudes. Accompagnant les dignes représentants des services de santé, de maintenance et de nettoyage, il y a les magasins, avec leurs décors, leurs rayons, leur personnel, les produits sélectionnés, classés, parfois expliqués. Si l’on prenait le temps ou plutôt le soin de conscientiser nos déambulations dans ces espaces, on se rendrait compte que faire ses achats est une expérience.

Les choix responsables du consommateur ne peuvent se faire qu’au travers de l’offre et de la structure informationnelle du magasin. Le sens de l’expérience se construit sur la qualité de l’accueil et de l’échange entre le consommateur et le personnel qui l’écoute, le conseille, l’accompagne. Au-delà de leurs valeurs managériales, c’est ainsi dans l’action de leurs points de vente que les enseignes matérialisent leur métier et leurs engagements.

Par leurs missions de proximité, d’éducation, de solidarité, de civisme, les acteurs du tissu local cimentent le collectif et façonnent le terreau du progrès dans les territoires, leur relation avec les citoyens concrétisant l’évolution sociétale et environnementale des lieux de vie.

Ainsi à chaque échelon de la cité, nous réinventons notre modèle de société et comme tout ne peut venir d’en haut, ce qui se décide, se vit et s’échange sur le terrain, est l’expression même du changement.

Le commerce a sans doute vocation à évoluer dans ce sens, en contribuant à porter l’expérience consommateur au rang de maturité collective citoyenne.